2016 HEROES 1- Alain Vidalies et Guillaume Pepy

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Un certain regard sur les mobilités

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Chaque jour jusqu’au 31 décembre:
ils ont marqué l’actualité de la mobilité


1. Ils ont survécu


Alain Vidalies. Le résistant de Saint-Germain

portrait-vidalesIl finit mieux qu’il n’a commencé une aventure de presque trois ans au ministère des Transports, boulevard Saint-Germain. Tellement mieux, d’ailleurs, qu’il ne voulait guère retourner aux Relations avec le Parlement pour remplacer un Bruno Le Roux pressé d’aller faire des moulinets sécuritaires au Pays Basque.

Et pourtant rien ne lui a été épargné en 2016. D’abord une ministre de tutelle, Ségolène Royal, qui a confirmé avec éclat que sa première qualité n’est pas vraiment l’esprit collectif – on reviendra plus tard sur son cas. Ensuite une loi El Khomry qui a saboté toute son ingénierie de la négociation sociale ferroviaire. Et pour finir le piégeux dossier des VTC, refilé en février dernier par Bernard Cazeneuve qui avait bien d’autres priorités à traiter. En contraste, les autres ennuis, style Tours-Bordeaux, dumping routier ou Alstom-Belfort habilement légué à Sirugue, paraîtraient presque d’aimables divertissements.

Il fallait bien être Landais pour aller au bout d’une telle année

Mais Alain Vidalies a appris, à sa manière. Affranchi dès son arrivée à Roquelaure de la puissance de Guillaume Pepy, il a fait le dos rond pendant plus d’un an avant de violemment le reprendre, à l’occasion de la négociation du printemps. «La SNCF appartient aux Français», a-t-il affirmé sans ambage. Depuis, il n’a pas desserré son étreinte. Surtout il a montré, d’abord sur le dossier SNCM, puis à l’occasion du transfert d’une partie des trains d’équilibre du territoire, qu’il savait négocier, et plutôt bien. A une condition, que les oukases venus de l’Elysée ne l’obligent pas à lâcher sinon tout, en tout cas beaucoup. On a longuement parlé du RH077 des cheminots, il faudra aussi regarder avec attention les cadeaux faits aux agents de la DGAAC, déjà passablement nantis.

L’heure du bilan complet viendra, au printemps. Mais d’ores et déjà, l’auréole de la résistance peut être attribuée au ministre Vidalies: survivre à tant d’adversité, il n’y avait qu’un landais pour en être capable.


Guillaume Pepy. Le résilient de Saint-Denis

portrait-pepyGuillaume Pepy et Alain Vidalies ont un point commun: à leur manière ils ont tous les deux survécu à Ségolène Royal. La madone des portiques n’avait pas hésité à demander la tête de Guillaume Pepy: elle ne l’a pas obtenue.

Leurs destins sont liés. Pourtant le succès de l’un a fait souvent le malheur de l’autre, comme le montre le calamiteux week-end du RH077. L’histoire de cet affrontement reste d’ailleurs à écrire et il se pourrait bien que la vérité soit un tantinet différente des versions qui circulent…

Cet épisode, qui a jeté un froid au point que les deux hommes ont mis du temps à se revoir, est révélateur du tempérament de Guillaume Pepy. Certes, il n’a pas digéré la réprimande publique d’Alain Vidalies, mais pour autant, il a choisi de ne pas démissionner, se drapant dans les habits de défenseur ultime des intérêts de l’entreprise SNCF.

Il n’a pas démissionné, il est reparti au combat

Il est reparti au combat après l’été, dopé par les signaux donnés en coulisse par des candidats à sa succession croyant que leur heure était venue. Il a tenté de mobiliser ses cadres réunis en Normandie. Mais les appels à la performance et surtout aux économies, sans l’enthousiasme qui faisait son charisme, ne suffisent plus à convaincre les troupes que la SNCF est réformable. D’autant que le patron de l’autre Epic, Réseau, n’entend pas jouer les figurants. Dur, quand les mauvaises nouvelles s’accumulent: baisse de fréquentation des TER, imprévisibilité de celle des TGV, attaques frontales de certains présidents de région en faveur de la concurrence, régularité à la peine, comptes en berne, jeu de dupes avec l’Etat autour du dossier Alstom… Et pour clore tout cela, la paralysie du RER B, un jour de transport gratuit pour cause de pollution atmosphérique, a achevé de ruiner tant d’efforts pour redresser l’image de l’entreprise.

Et pourtant il continue: il embauche Mathias Vicherat pour porter le projet d’entreprise, il se démultiplie comme à la grande époque et reprend ses tournées en province. La toupie tourne sur son axe tant qu’elle ne perd pas de vitesse. Ce qui finit toujours par arriver: dès 2017?


Chaque jour jusqu’au 31 décembre: ils ont marqué l’actualité de la mobilité


1. Ils ont survécu

portrait-pepy-smallGuillaume Pepy

portrait-vidales-small-okAlain Vidalies


Demain 24 décembre
2. Elles ont combattu

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