2016 HEROES. 3. Thierry Mallet, Bernard Roman

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Un certain regard sur les mobilités

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Chaque jour jusqu’au 31 décembre:
ils ont marqué l’actualité de la mobilité


3. Ils sont venus d’ailleurs


Thierry Mallet. Déjà sous tension

thierry-nalletOn a longtemps déploré le repli endogame du monde des transports, alors même que certaines belles réussites (Michel Bleitrach) attestent du souffle nouveau que peut apporter un homme ou femme d’expérience venus d’ailleurs. Après Frank Lacroix, brillant quinqua recruté par Guillaume Pepy pour prendre la tête des TER, voilà donc Thierry Mallet embarqué cet automne chez Transdev, avec la mission de consolider le redressement réussi par Jean-Marc Janaillac.

Ce spécialiste des contrats aux collectivités espérait-il monter tranquillement en puissance ? Sitôt sorti de son immersion automnale, il a pu vérifier le degré de sensibilité médiatique et politique des enjeux de mobilité. Deux grosses polémiques avec Keolis sur les appels d’offres de Lille et Bayonne, une douche froide avec l’avis du Conseil d’Etat sur la mise en concurrence des réseaux Optile : le voilà plongé en ce mois de décembre au cœur d’un business français si particulier.

Il est arrivé discrètement,
il va devoir s’affirmer

La faiblesse des marges contribue à envenimer les ambiances, et à fragiliser les stratégies de long terme. C’est pourtant sur le front du numérique et des nouvelles mobilités, y compris le véhicule autonome, que se joue dès aujourd’hui l’avenir des trois grandes entreprises françaises de transport public.

Mais c’est aussi la performance du lobby professionnel qui déterminera le degré de résistance aux funestes projets qui ne manquent pas de sortir en permanence de Bercy (comme le taux de TVA augmenté à 10%) ou de Roquelaure (le décret sur les véhicules propres). Après avoir hésité à accepter le principe de la présidence de l’UTP, en juin prochain, lui le tout nouvel arrivant déjà passablement accaparé par son apprentissage du secteur, semblerait décidé à succéder à Jean-Pierre Farandou. Décidément, une immersion à grande vitesse.


Bernard Roman. La suite n’est pas facile

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Lui non plus n’y connaissait pas grand-chose, sauf à avoir agi à Lille pour de meilleures offres de transport urbaines et péri-urbaines, quand il était élu de la métropole. Depuis son arrivée en juillet à la tête de l’Arafer, il n’a pas commis de faute, en homme politique d’expérience – il lui fallait faire oublier les conditions très politiques de sa nomination, au détriment de la compétence déjà reconnue de Philippe Duron. Il a même instillé un zeste de différence par rapport à son prédécesseur Pierre Cardo, en insistant sur le nécessaire dialogue que le régulateur devait entretenir – une façon de s’accommoder les bonnes grâces de partenaires dérangés par l’autorité précédente.

Mais la suite ne se jouera pas sur le style : les questions que l’Arafer aura à traiter dans les années à venir seront fondamentales pour l’avenir du secteur ferroviaire comme pour la route. L’ouverture à la concurrence du transport de passagers, longue distance et régional, donne au régulateur un rôle-clé ; on l’a vu pour le fret, le diable est souvent dans les détails, et la qualité de l’expertise juridique et économique décide grandement de la crédibilité des décisions. C’est le cas aussi pour les dossiers de saisine des conseils régionaux sur les cars Macron ou la régulation du secteur des autoroutes. Le programme de l’Arafer est donc bien chargé, d’autant que la publication des données de marchés est une nécessité de transparence.

L’Arafer est bien installée,
il lui faudra maîtriser son développement

Pierre Cardo a gagné la bataille politique en 2014, lors des discussions préalables à la loi de réforme ferroviaire : le régulateur était sorti renforcé du parcours législatif. Le refus de la candidature de Jean-Pierre Farandou à la présidence de SNCF Réseau, début 2016, avait constitué la confirmation du pouvoir indépendant acquis par l’institution. Bernard Roman et le collège de l’Arafer, avec les services, peuvent désormais s’appuyer sur cette autorité reconnue de l’Autorité pour rendre le contexte concurrentiel clair, acceptable et dynamique. Mais il leur faudra probablement aussi hausser le ton quand les intérêts seront exacerbés: le président Roman sera alors forcément en première ligne.


Chaque jour jusqu’au 31 décembre, ils ont marqué l’actualité de la mobilité


1. Ils ont survécu

portrait-pepy-smallGuillaume Pepy

portrait-vidales-small-okAlain Vidalies


2. Elles ont combattu

anne-hidalgo-smallAnne Hidalgo

valerie-pecresse-smallValérie Pécresse


3. Ils sont venus d’ailleurs

thierry-nallet-smallThierry Mallet

bernard-roman-smallBernard Roman


Demain 26 décembre…
Ils sont déjà reconnus

portrait-small-vide



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