
Chaque jour jusqu’au 31 décembre:
ils ont marqué l’actualité de la mobilité
4. Ils sont déjà reconnus
Frank Lacroix. En toute simplicité
Il s’est imposé calmement, presque naturellement. Quelques mois après son arrivée à la tête des TER, Frank Lacroix avait non seulement déjà fait oublier Alain Le Vern, ce qui n’était guère difficile, mais il séduisait ses interlocuteurs, cadres SNCF, élus, journalistes, par son style, si loin des incantations marketing un peu creuses. Des mots précis, soigneusement pesés. Surtout, son état des lieux et sa feuille de route révélaient une analyse lucide de la situation. Pourquoi camoufler la perte de 5% des voyageurs régionaux de 2012 à 2015? Pourquoi s’entêter dans des fonctionnements hiérarchiques d’un autre âge? Pourquoi repousser l’échéance de la simplification des process?
Il parle clair et agit calmement. Dernière chance avant la concurrence?
Pour ne plus nourrir le procès de l’opacité et de la complexité, Frank Lacroix entend modifier profondément le management de sa branche. Plutôt que de brandir l’épouvantail de la concurrence injuste, mieux vaut s’améliorer, au jour le jour, et convaincre les autorités organisatrices d’un logiciel rénové de l’exploitation régionale – et les clients d’une performance retrouvée. Ce n’est pas simple, surtout quand quelques nouveaux présidents de régions, tel Laurent Wauquiez, imbus de puissance et gavés de centralisation, ne veulent parler qu’au chef Pepy.
On ira même un peu plus loin : si avec une recrue de cette trempe la SNCF des régions n’y arrive pas, alors elle aura quelque souci à se faire pour la suite des opérations.
Michel Neugnot. Sur la crête
Pas facile de faire oublier Jacques Auxiette, ni de réaliser la synthèse avec les nouveaux vice-présidents LR. Arrivé sur la pointe des pieds en début d’année comme président de la commission transports des Régions de France, Michel Neugnot s’est vite démultiplié pour porter une parole constructive… et évolutive. Il a beaucoup contribué à résoudre l’épineuse question du transfert d’une partie des TET, et à ce que la concurrence ne soit plus un horizon qui recule à force d’avancer.
Il maintient le dialogue
pour ne pas hypothéquer la suite
Sa position est difficile. D’un côté des élus, des services régionaux, des usagers souvent excédés par la performance des TER, de l’autre une SNCF qui reste un interlocuteur puissant et incontournable, toujours force de propositions. Comment ne tomber ni dans le SNCF bashing, ni dans le piège des projets chronophages et au bénéfice marginal qui éloignent des «vrais sujets», comme aurait dit Cécile Duflot?
Michel Neugnot tient sur la crête, au prix parfois de quelques prises de parole confuses. Comme il est possible que le proche avenir soit agité du côté des TER, la disponibilité d’un élu solide est plutôt une bonne nouvelle pour garantir le maintien du dialogue.
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