DELEGATION DE SERVICE PUBLIC
Paris et petite couronne : Transdev, ATM et CAP IDF gagnent chacun un lot bus
Ile-de-France Mobilités s’apprête à valider la deuxième attribution de lots d’exploitation de services bus dans l’ancien monopole de la RATP. ATM, l’opérateur public du métro de Milan, obtient sa première victoire en France.
Lors de la première salve d’attribution en novembre dernier, CAP Ile-de-France (filiale de la RATP) avait remporté deux des trois lots, Keolis en gagnant le troisième, hybride (dépôts RATP et Transdev). Cette fois-ci, et ce sera officiel lors de son conseil d’administration du 10 avril prochain, Ile-de-France Mobilités devrait attribuer deux des trois lots mis en concurrence à Transdev (la DSP 44, sur huit ans, dans le secteur Ourcq, entre Paris et les communes de l’est parisien – Bobigny, Les Lilas, Bondy etc) et à l’italien ATM (DSP 40, sur six ans, le secteur dit Croix-du-Sud, dans les Hauts-de-Seine). CAP IDF remporte la DSP 36 (Massy Juvigny).
Au total, sur les six premiers lots attribués, la groupe RATP en conserve la moitié – quand la concurrence en conquiert… l’autre moitié.
Pour Transdev, la victoire sur le lot 44, estimé dans l’avis public à 1 milliard d’euros sur huit ans, se double d’une autre bonne nouvelle : il conserve la DSP 1 d’Optile, dans le Vexin, mise en renouvellement. Au moment où l’évolution de son capital entre dans sa dernière ligne droite (lire Mobitelex 483), c’est une raison supplémentaire de conserver avec la Caisse des Dépôts un actionnaire français certes minoritaire mais doté de droits spécifiques.
L’arrivée d’ATM, après plusieurs échecs, consacre l’adaptation de l’opérateur public milanais à un processus d’attribution qui nécessite compétences et technicité. Le Français RATP en Italie, en Toscane, l’Italien ATM en France, à Paris: les deux opérateurs publics se font désormais concurrence.
Cette deuxième attribution va probablement faire parler au sein du groupe RATP, avant l’ouverture des lots 100% parisiens qui devraient lui être plus favorables de par leur taille et la moindre intensité concurrentielle. Mais le processus d’ouverture voulu par Valérie Pécresse et IDFM est plus que jamais irréversible : après Optile, les lignes du Grand Paris Express et les bus parisiens, dans quelques semaines on saura si le groupe RATP, candidat avec CAP IDF, obtiendra l’exploitation de la ligne L du Transilien.
