Ce qu’on a retenu du mois d’août

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les décryptages de Mobilettre

Ce qu’on a retenu du mois d’août

Ce qu’on a retenu du mois d’août


Spécial rentrée

L’arrêt du trafic à Montparnasse le week-end des 29 et 30 juillet, au cœur de l’été, a mobilisé l’opinion publique et les médias en pénurie d’actualité. La crise couvait (nous évoquions les très mauvais chiffres de régularité sur Paris-Bordeaux dès le 28 juillet, lire Mobitelex 190). Le châtiment est juste – même s’il fut parfois exagéré car amalgamique. Il faudrait appliquer la même exigence de qualité de service à tous les modes, et notamment l’aérien. Tiens, cet été l’incurie de Paris Aéroports a enfin été dénoncée: deux heures de queue pour des voyageurs étrangers à l’arrivée d’un vol international au petit matin, quel accueil dans la plus belle ville du monde! Et dans la foulée, le bazar des bagages et des taxis… On n’oublie pas non plus les compagnies aériennes: annulations d’EasyJet, lacunes récurrentes d’Air France. Il ne suffit pas de faire du Meccano industriel et financier: à l’heure de la concurrence, la ponctualité et la qualité du service sont essentiels. Mobilettre y reviendra.

Le gouvernement cherche avec difficulté les voies du changement

Ces vicissitudes n’ont pas fait oublier que le gouvernement cherche avec difficulté les voies du changement. Emmanuel Macron demande déjà du temps pour le juger. On verra très vite, dès le 19 septembre avec l’ouverture des Assises de la mobilité, si les premiers signes d’une politique alternative émergent, au-delà de l’orthodoxie budgétaire imposée par Bercy. De ce point de vue la lecture de la feuille de route d’Elisabeth Borne, signée par le Premier ministre (et que Mobilettre met à votre disposition ci-dessous), confirme les intentions initiales de façon claire et pédagogique, à défaut d’en détailler la mise en œuvre.

Lire la lettre de mission Elisabeth Borne

La ministre et son cabinet ont du pain sur la planche pour imaginer, impulser, au-delà des laborieux arbitrages interministériels. Pour l’instant, qu’il semble ardu d’échapper à une double dictature: celle de l’instant présent, de la com et de l’annonce facile, et celle des promesses floues d’un avenir revisité. La France hésite à renier ses démons du doute car elle attend les preuves d’un pilotage plus efficace de l’action publique et d’une autre ingénierie des projets collectifs.

Bonne rentrée à tous!

L’été difficile de la SNCF

Episode 1, Montparnasse

La cerise sur le gâteau? Des messages demandant aux voyageurs en rade depuis 24 heures si leur voyage s’est bien passé…

«Un défaut de branchement». Voilà ce qui a causé le chaos général vécu par les voyageurs en gare de Paris Montparnasse entre le dimanche 30 juillet et le mercredi 2 août. Une «panne rarissime» a impacté 70 000 voyageurs, d’autant moins indulgents que la gestion de crise fut désordonnée, jugée «médiocre, nulle» par la Fnaut. Trois jours pour trouver une panne (causée par des modifications réalisées par l’opérateur pour la mise en service d’Océane), c’est déjà dur à avaler pour les clients, mais les informations incohérentes, c’est pire. La cerise sur le gâteau? Des messages demandant aux voyageurs en rade depuis 24 heures si leur voyage s’est bien passé…
La SNCF récolte les conséquences de son désordre informatique et d’une tendance à la primauté du marketing client sur l’info temps réel. Innover, c’est bien, mais ça ne suffit pas.

Guillaume Pepy a dû monter au front, avec son efficacité habituelle, comme il y a deux mois afin de repositionner la difficile annonce Oui TGV. La nouvelle ministre a demandé un rapport.

Episode 2, Aubagne
Dans le sud-est, quelques jours plus tard, un incendie de forêt près d’Aubagne obligeait la SNCF à interrompre la circulation des trains entre Marseille et Nice. Mais elle n’a pu éviter les erreurs du précédent épisode de Montparnasse. Près de 3000 voyageurs ont dormi dans des rames TGV; la gestion de crise n’était toujours pas au top.

Episode 3, Grenoble
Et comme si les mauvaises séries n’en finissaient jamais, à quelques encablures de là, une étudiante de 28 ans en fauteuil roulant était «oubliée» par la SNCF. La jeune femme, qui devait descendre à Avignon pour se rendre à Grenoble, arrivera à destination avec 5 heures de retard, en passant par Paris… «Un bug dans le système», selon la SNCF.

Il reste que les bugs spectaculaires occultent la majeure partie de l’activité ferroviaire, tout à fait normale, comme la litanie des petits dysfonctionnements, retards, mauvaises correspondances et autres pannes de climatisation qui affectent au quotidien la crédibilité de la SNCF.

Les régions et «leurs trains»

Elisabeth Borne face aux élus
Les réactions à la pause sur les grands projets d’infrastructures ne se sont pas faites attendre. Première dans les starting blocks: Carole Delga, présidente PS de la Région Occitanie. Elle a rencontré la nouvelle ministre dès le 1er août. Quelle a été la nature des échanges ? Difficile à dire. L’élue régionale indique que «la ministre a reconnu l’utilité de la LGV Bordeaux-Toulouse, et de Montpellier-Perpignan.» Du côté du ministère, pas de commentaires. Une nouvelle réunion devrait avoir lieu à la rentrée sur la question du financement.

La priorité aux transports du quotidien doit prendre de la consistance, sous peine de ne rester qu’une formule abritant le désinvestissement de l’Etat

A la rentrée toujours, la ministre s’est engagée à recevoir les élus suite à la publication du rapport Delebarre, qui préconise la modernisation de la ligne Poitiers-Limoges et a été plutôt mal accueilli par Gérard Vandenbroucke, premier vice-président de la Région Nouvelle Aquitaine: «C’est un petit rapport de petit boutiquier qui compte ses sous à la fin de la journée et qui n’a pas une ambition qui dépasse le lendemain».

Dur labeur: confirmer projet par projet le nouveau paradigme, alors que l’on n’a pas encore défini les investissements alternatifs aux grands projets. La priorité aux transports du quotidien doit prendre de la consistance, sous peine de ne rester qu’une formule abritant le désinvestissement de l’Etat.

Les Régions plus que jamais prêtes à la concurrence
Au-delà des projets de LGV, et parce qu’ils rêvent de coûts moindres et de prestations meilleures, la plupart des élus régionaux (hormis Bretagne et Occitanie) continuent à pousser à l’ouverture à la concurrence des réseaux TER, et l’ont rappelé lors d’une rencontre à Régions de France: «Les Régions sont prêtes à fixer avec l’Etat les modalités et les conditions nécessaires à la passation des futurs appels d’offres».

Le passage de la lettre de mission d’Edouard Philippe sur cette question n’est guère éclairant sur la stratégie qui sera suivie par l’Etat: la concurrence, oui, mais attention au dumping. C’est ce genre de position entre-deux qui a provoqué de si nombreux atermoiments depuis dix ans. On y va franchement ou bien on continue à tricoter péniblement? Puisque même la SNCF affirme l’espérer pour secouer ses torpeurs…

Nouvelles mobilités, l’ébullition continue

Aux Etats-Unis, toujours la guerre des VTC
Uber se sent plus que jamais attaqué par son principal concurrent, Lyft. L’annonce de Bloomberg «Lyft is growing at a faster rate than Uber» pousse le géant du VTC, qui vient d’embaucher le patron d’Expedia Dara Khosrowshahi comme nouveau PDG, à réagir. La dernière mise à jour de son application est particulièrement éclairante à ce sujet. Elle offre désormais la possibilité aux utilisateurs de laisser des «tips» aux chauffeurs! De son côté, Lyft enchaine les nouveautés. La dernière en date: grâce à un partenariat avec Amtrack, les utilisateurs américains peuvent désormais réserver leur Lyft directement depuis l’application ferroviaire, dans une logique de porte-à-porte. Malin, quand on sait que c’est dans la logique du dernier kilomètre que ces offres de VTC sont particulièrement pertinentes.

A New York le micro transit séduit, le métro souffre

Comme partout, une partie de la population est friande de nouvelles solutions alternatives

Mais il n’y a pas qu’Uber et Lyft dans la vie! Ford croit au micro-transit et après avoir racheté la start-up californienne Chariot, le géant américain de l’automobile lance un service… à New York! Mais pourquoi New York, alors que l’offre en transports y est déjà pléthorique? Parce que, pour son fondateur, M. Vahabzadeh, même si la mégalopole est bien desservie dans sa partie la plus dense (notamment à Manhattan), de nombreux quartiers restent à l’écart. Ce qui correspond à la philosophie (et surtout au modèle économique) de Chariot. Et parce que, comme partout, une partie de la population est friande de nouvelles solutions alternatives, au métro par exemple, qui à New York souffre de plus en plus. Après deux déraillements (sans gravité) en l’espace d’un mois cet été, les usagers ont sûrement vu d’un bon œil le plan d’urgence de 836 millions de dollars annoncé par le président du MTA, Joseph Lhota.

En Suisse, le vélo «en free floating» fait grincer des dents
Une flotte de 900 vélos en libre-service de la firme singapourienne O-Bike a été déployée à Zurich début juillet. Ce déploiement a été réalisé lors d’une opération commando, en à peine une nuit… Une pratique qui commence à irriter les élus locaux, même les plus libéraux. Ils craignent le même chaos déjà observé en Chine, d’où proviennent ces nouveaux vélos partagés. Le porte-parole de la firme en Europe indique quant à lui qu’il n’y a rien d’illégal dans cette pratique, car «il n’est pas interdit de parquer des vélos dans l’espace public». A Singapour, une méthode tout aussi musclée avait été utilisée par Mobike, un concurrent. Ce dernier avait mis les autorités devant le fait accompli en déployant son service alors même que l’appel d’offres était encore en cours. Alors, quelle régulation inventer pour ces nouveaux acteurs aux méthodes musclées? A Paris, la croissance de City Scoot commence déjà faire réagir quelques élus…

Moovit et Citymapper, les rois de la data à l’offensive

Citymapper exploitera sa première ligne commerciale de bus de nuit «CM2 Night Rider»

A l’origine, ils étaient censés être des fournisseurs d’information voyageurs. Aujourd’hui, Moovit et Citymapper sont sûrement les applications transports les plus «user-friendly» du monde. Mais elles ne comptent pas s’arrêter là. Citymapper capitalisait sur son expérience des datas pour expérimenter il y a quelques mois l’exploitation d’une ligne de micro-transit à Londres. Les experts étaient dubitatifs. Pourtant, la start-up enfonce le clou et annonce qu’elle exploitera dès le mois de septembre sa première ligne commerciale de bus de nuit «CM2 Night Rider». Pour Transport For London, c’est l’occasion d’observer comment la jeune société peut proposer des solutions nouvelles et optimisées. Moovit, sa principale concurrente, n’est pas en reste. Si elle n’a pas choisi de tester sa propre offre de transports (il faut dire que c’est très risqué), elle s’oriente vers le conseil et l’expertise auprès des collectivités et/ou autorités de transports, grâce à sa connaissance des données transports. L’une comme l’autre commencent à saisir qu’après les levées de fonds, un modèle économique pérenne devient de plus en plus nécessaire…

La France cherche son modèle…
Si le projet d’un SIM national semble abandonné (ouf!), la stratégie d’une ouverture de toutes les données publiques de transport à l’échelle nationale piétinait. Car deux ans après l’entrée en vigueur de la loi Macron (août 2015), le décret censé participer à l’ouverture des données détenues par les différents acteurs du secteur n’a toujours pas été publié par le gouvernement – contrairement à ce qu’avait imposé le Parlement. On comprend un peu pourquoi désormais. Selon notre confrère Les Echos, SNCF, RATP, Transdev et Blablacar ont signé un protocole d’accord portant sur la création d’un data warehouse abritant leurs données statiques et temps réel. Dit autrement, les entreprises ouvrent leurs données mais s’en réservent une utilisation optimale, pour ne pas être submergées par Google et consorts.

Selon nos informations, ce projet baptisé «projet W», qui avait été quasiment abandonné avant d’être relancé au printemps, pourrait déboucher sur une plate-forme commune l’année prochaine si les premières évaluations techniques sont positives.

… et Blablacar joue sur tous les tableaux
La rumeur dit que Blablacar serait en perte de vitesse (difficile à confirmer: malgré la «coolitude» de la boîte, les chiffres de fréquentation ne sont pas vraiment en open data). Est-ce pour cela que la start-up star du covoiturage enchaîne les annonces? Blablalines a été déployé en mai. L’opération VaVaCances a débuté en juillet – elle permet aux conducteurs partant en vacances de proposer du covoiturage au tarif unique de 5 euros, sans frais de l’opérateur. Et désormais, c’est une annonce de taille qui a fait réagir les spécialistes des TIC (et peut-être précipité la révélation de l’accord avec SNCF-Transdev-RATP?): l’intégration des offres de covoiturage de Blablacar directement dans Google Maps. Des réalisations concrètes qui viendront grossir les chiffres déjà excellents de la période estivale (hausse d’activité de 50%). Tout comme les événements de la gare Montparnasse, qui à eux seuls ont dopé de 15% les visites des annonces de l’axe Paris/Ouest de la France sur la plateforme.

Et pendant ce temps-là…

Autocars SLO : le plein en été
Les opérateurs ont très bien compris la forte saisonnalité du marché. Ils augmentent de manière très importante leurs offres en juillet/août, avant un retour à la normale dès le mois de septembre. Cela gonfle les chiffres et permet de tester de nouvelles destinations. Leader du marché (plus de 3,3 millions de personnes transportées depuis le début de l’année), la start-up Flixbus annonçait en juillet s’être fixé des objectifs ambitieux: 1,3 million de clients, rien que pour cet été. Et à peine quelques semaines après, elle annonçait aussi la création d’un «FlixTrain» en Allemagne, en partenariat avec la start-up Locomore en grande difficulté et la société ferroviaire Leo Express.

A Bordeaux, la vélo-mania continue

Plus de 90000 passages à vélo en à peine 15 jours sur le pont de Pierre

Fermé à la circulation automobile dans le cadre d’une expérimentation de deux mois, le pont de Pierre, qui relie les deux rives du fleuve, est plébiscité par les cyclistes: Bordeaux Métropole a enregistré plus de 90 000 passages à vélo en à peine 15 jours. Certains habitants, essentiellement des automobilistes, n’en peuvent déjà plus du triptyque «Bordeaux, bobos, vélos». Quand d’autres comprennent qu’au-delà d’une mode, la marche à pied et le vélo en ville vont devenir une nécessité, vu la croissance démographique et les problèmes de congestion qui grandissent de manière fulgurante dans la capitale girondine.

A Brest, Keolis a le mal de l’air
Dans la nuit de mercredi 9 au jeudi 10 août, l’une des cabines du téléphérique de Brest, exploitée par Keolis, a chuté lors d’une opération de manutention, sans faire de blessés. Le téléphérique de Brest, une première en zone urbaine en France, enchaîne malheureusement les déconvenues depuis son inauguration il y a moins d’un an. Désormais, en attente de l’analyse des rapports fournis aux autorités administratives, le téléphérique restera fermé. Un très mauvais coup de pub pour ce mode qui était vanté par de nombreux élus comme l’avenir du transport public, face aux métros et bus «passés de mode».

A Niort, les élus relancent le débat sur la gratuité
Le terme employé est un «réseau multimodal en libre accès», mais il s’agit bien de la gratuité que les élus de Niort ont décidé de généraliser sur le territoire de leur agglomération. Mais à la différence de quelques autres villes moyennes, des solutions de covoiturage et de location de vélos longue durée seront progressivement disponibles, en plus des lignes de bus. Objectif: doper la fréquentation pour limiter la croissance de la circulation automobile sur les petits parcours. Cette expérience, mise en œuvre par Transdev, est à suivre avec intérêt car le transport public du quotidien dans des agglomérations de cette taille, sans modes lourds ou BHNS, reste très marginal et insuffisant eu égard aux sommes consacrées.

A Charles-de-Gaulle, la répression des taxis illégaux se renforce
Mardi 8 août, une grue a été installée à proximité de Roissy afin d’enlever, si besoin, les véhicules illégaux. Et sur le terrain, ce sont cinquante agents qui sont mobilisés cet été pour stopper le développement des taxis illégaux. Car au-delà de l’aspect illégal de la pratique, c’est aussi contre une ambiance d’insécurité qu’il s’agit de lutter, tant pour les éventuels «clients» que pour les autres taxis, déjà présents sur place. On aimerait que le PDG Augustin de Romanet mette autant d’énergie à fluidifier le parcours client à l’embarquement et au débarquement, qui souffre encore de multiples scories spécifiques à CDG.

En Ile-de-France, le tourisme repart
Sur les six premiers mois de l’année, l’Ile-de-France a dénombré 16,4 millions d’arrivées hôtelières, un record depuis les 16,1 millions enregistrés en 2008. Des bons chiffres aussi enregistrés du côté d’ADP, puisqu’en juillet 2017, le trafic de Paris Aéroport est en hausse de 4,3% par rapport au mois de juillet 2016 avec 10 millions de passagers accueillis, dont 6,9 millions à Paris-Charles de Gaulle (+ 5,4%) et 3,1 millions à Paris-Orly (+ 1,9%).

Dans les airs, des turbulences estivales
Et de deux! Trois mois après Alitalia, c’est au tour d’Air Berlin de déposer le bilan: annonce paradoxale au cœur de l’été, alors que les aéroports européens n’ont jamais été aussi fréquentés. Apparemment tout les sépare: d’un côté une compagnie nationale qui fut l’un des plus beaux fleurons de l’aérien, de l’autre une low cost qui n’a jamais trouvé son équilibre financier. Il y a pourtant des similitudes, à commencer par un actionnaire commun, Etihad, et des stratégies confuses sur lesquelles il ne sera pas inutile de s’interroger. Les offres de reprise commencent à être connues, ce sera l’occasion d’aller y voir de plus près, dans quelques jours.

A la SNCF et à la RATP, mouvements de rentrée
Radia Ouarti, ex-conseillère des ministres Frédéric Cuvillier et Alain Vidalies, quitte ECR (Euro Cargo Rail) dont elle avait contribué à la réussite du PSE (plan de sauvegarde de l’emploi). Elle rejoindra début novembre SNCF Réseau pour devenir dircab du PDG Patrick Jeantet, en remplacement de Jérôme Grand.

Ce coup-ci son départ devrait être définitif. Franck Gervais, directeur général de voyages-sncf.com, migre vers le groupe AccorHotels, dont il dirigera l’activité européenne – il avait déjà quitté la SNCF fin 2009 pour Eiffage avant de revenir moins d’un an et demi plus tard au bercail pour diriger Thalys. L’éphémère dircab de Louis Gallois à sa sortie du cabinet de Gilles de Robien en 2006 quitte l’entreprise à quelques mois de la transformation du site vsc en oui.sncf.

Coïncidence? Gilles de Richemond, directeur technique de vsc, quitte aussi la SNCF pour rejoindre Accor – où officie déjà comme patronne du digital Maud Bailly, ex-directrice de la gare Montparnasse et des trains, et ex-conseillère économique de Manuel Valls. Sa maîtrise des questions de développement était particulièrement appréciée au sein de vsc.

A la RATP, la nouvelle PDG Catherine Guillouard prend ses marques et change de dircab, ce qui semble logique. Jérôme Harnois, nommé par Elisabeth Borne, reste dans le groupe et au Comex; il devient directeur en charge de la maîtrise des risques, des enjeux de sûreté et des affaires institutionnelles. Il cède la place à un jeune polytechnicien, 30 ans, Paul Tirvaudey, qui sera aussi secrétaire du Comex et du Codir. Son parcours: deux ans à EDF, puis deux ans au bureau du marché du carbone au ministère de l’Ecologie, avant d’atterrir à l’APE en 2014 pour y suivre notamment… SNCF Mobilités.

Le train vous suit partout…

Un clin d’œil pour clôturer cette production de rentrée, saisi cet été au musée d’Art moderne de Chicago. On y déambulait pour échapper aux routines de l’actualité des transports, on y fut rattrapé salle après salle par le train.


Avec, par exemple, Monet l’impressionniste, dans une arrivée fastueuse gare Saint-Lazare,

Monet


ou Magritte le surréaliste qui le confronta à l’imaginaire du temps dans son célèbre La durée poignardée (Time Transfixed).

Magritte


Et puis l’on tomba sur ce tableau d’Ellsworth Kelly, Train Landscape, 1953.

Kelly

Trois bandes de couleur bien éloignées a priori du train, et ce commentaire: «Le titre du tableau se réfère aux champs de laitues, épinards et moutarde que la jeune artiste voyait d’un train pendant un voyage à travers la campagne française.»


C’est donc définitif: le train échappe à toute rationalité s’il sublime à ce point l’esprit créatif…

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