QuignonC’est une nouvelle recrue extérieure de la part de la SNCF, après la nomination discrète de Franck Lacroix à la tête de SNCF Proximités le mois dernier (lire Mobitelex 131). Guillaume Pepy et Jacques Rapoport doivent en effet annoncer incessamment l’arrivée de Benoît Quignon à la tête de SNCF Immobilier, en remplacement de Sophie Boissard en instance de départ chez Korian, le leader européen des maisons de retraite.

Benoît Quignon, 56 ans, était jusqu’à cet automne le directeur général de la Métropole de Lyon – il en a lui-même piloté la mise en place, après avoir assuré pendant près d’une dizaine d’années la direction générale de la Communauté urbaine de Lyon. Ses autres expériences, au Logement français (filiale d’Axa, puissant gestionnaire de HLM) comme directeur général, à la Caisse des Dépôts (Champagne-Ardenne, Basse-Normandie) et à Dexia-Crédit local complètent le profil d’un homme rompu à la fois aux complexités institutionnelles et aux dossiers difficiles de l’habitat, du logement et du financement, soumis à toutes sortes d’influences et d’injonctions parfois contradictoires. Au sein d’une maison elle-même un tantinet compliquée, Benoît Quignon devra montrer son savoir-faire en matière de management et de négociations, tout en gardant le cap stratégique d’une meilleure valorisation des très nombreux espaces et propriétés foncières et immobilières de l’entreprise publique réunifiée.

Ce nouveau recrutement externe n’apparaît pas comme un recasage politique ou de réseau, comme c’est parfois le cas en période préélectorale, mais bien le résultat d’une recherche ad hoc via un chasseur de têtes – Benoît Quignon avait annoncé son départ de la métropole de Lyon à la fin du mois d’octobre. Ce qui confirmerait la volonté des dirigeants de la SNCF d’insister de plus en plus sur la performance managériale, au-delà des bornes du groupe. Ainsi, Franck Lacroix, désormais à la tête de SNCF Proximités, est décrit par plusieurs anciens collègues de Veolia comme un «véritable manager», «compétent, discret», «efficace, exigeant», tout en ayant «une grosse expérience de la contractualisation».

Ce recrutement intervient alors que ce mardi 5 janvier doivent être révélés publiquement les résultats de l’appel à manifestation d’intérêt pour les sites artistiques temporaires, voulu par Sophie Boissard, qui trouvait là une belle occasion de clore en beauté son septennat à la SNCF. Mais la nouvelle toute fraîche d’un nouveau DG nourrira probablement l’essentiel des discussions au dépôt de La Chapelle. Elle sort, il arrive: c’est ce qui s’appelle faire d’une pierre deux coups. En matière d’immobilier, c’est plutôt bien construit.


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